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Il semble que ce soit unique en France. Un vrai travail de copiste effectué sur ordinateur par les passionnés du club Palaja Génalogie.

"On a déjà inscrit 10 700 noms de soldats audois mobilisés pendant la guerre de 1914-1918", confie en souriant, et comme si ça allait de soi, Bernard Boils, le président du club Palaja Généalogie. "On a commencé cette indexation en novembre 2018 et on espère la terminer avant un an, car au début on s'était donné deux ans." A titre indicatif, 25 000 Audois ont été mobilisés au cours de la "Grande Guerre". Mathématiquement, le club a donc effectué la moitié du travail. Ou plus précisément l'équipe de volontaires (quatorze au total, nombre symbolique s'il en est !) qui s'adonnent avec passion, patience, obstination et sans compter leur temps, à cette longue et fastidieuse indexation (tâche qui consiste à établir un relevé comme il en existe pour les baptêmes, naissances, etc.). Dignes héritiers lointains, mais informatisés, des moines copistes !

Article de l'indépendant du 10 novembre 2019

2019 11 10 indepIl semble que ce soit unique en France. Un vrai travail de copiste effectué sur ordinateur par les passionnés du club Palaja Génalogie.

"On a déjà inscrit 10 700 noms de soldats audois mobilisés pendant la guerre de 1914-1918", confie en souriant, et comme si ça allait de soi, Bernard Boils, le président du club Palaja Généalogie. "On a commencé cette indexation en novembre 2018 et on espère la terminer avant un an, car au début on s'était donné deux ans." A titre indicatif, 25 000 Audois ont été mobilisés au cours de la "Grande Guerre". Mathématiquement, le club a donc effectué la moitié du travail. Ou plus précisément l'équipe de volontaires (quatorze au total, nombre symbolique s'il en est !) qui s'adonnent avec passion, patience, obstination et sans compter leur temps, à cette longue et fastidieuse indexation (tâche qui consiste à établir un relevé comme il en existe pour les baptêmes, naissances, etc.). Dignes héritiers lointains, mais informatisés, des moines copistes !

Les Audois qui s'intéressent à leurs ancêtres, notamment ceux qui ont combattu entre Somme et Champagne, peuvent donc d'ores et déjà pianoter le nom du site palaja-généalogie.org. Ils découvriront alors les noms de soldats déjà répertoriés. "D'après ce que j'en sais, nous serions les seuls, en France, à faire ça", ajoute le président. "C'est du moins ce que m'a dit Claude-Marie Robion, un archiviste des Archives départementales de l'Aude. Il nous soutient dans ce long travail."

Tout est parti d'une idée née lors d'une discussion sur le centenaire de la guerre 1914-1918, voici de cela un peu plus d'un an : travailler sur les mobilisés qui sont revenus du front. "En 2014, une dame passionnée d'histoire locale avait réalisé un superbe livret sur les Palajanais morts pour la France. C'est pourquoi on avait décidé de s'intéresser aux vivants, afin de les mettre un peu en avant. Et puis un jour, la mairie nous a proposé de faire une exposition sur 14-18. Alors on s'est mis au boulot." Et pas des moindres : rechercher dans les documents tous les Palajanais qui avaient 20 ans en 1914, tout en remontant jusqu'à 1866 puisque les hommes mobilisés étaient de 48 ans au plus (les anciens allaient dans la territoriale).

1 968 listes de mobilisés à traiter

A partir des fiches d'état-civil, de listes électorales, de recensement, les généalogistes finissent par répertorier 137 Palajanais (en 1914, le village compte 280 habitants, environ). Afin de peaufiner la préparation de l'exposition, Bernard Boils prend contact avec Claude-Marie Robion. Et celui-ci l'informe qu'il existe, dans chaque département, une liste de tous les mobilisés établie le 1er avril 1919. C'est l'Etat qui l'avait demandé, les préfectures ayant fait le relais auprès des communes. Mais dans l'Aude, ironie du sort, cette fameuse fiche de 1919 concernant Palaja a disparu : "Une quinzaine de communes situées au sud de Carcassonne, pas loin de Palaja, n'ont pas cette fiche ainsi que quelques autres dans la Montagne noire", précise Bernard Boils, nullement désespéré pour autant. Motivé au contraire.

Au point d'installer le logiciel "Nimègue", dédié aux indexations, et de se lancer dans l'inscription du nom, prénom, date de naissance, de mobilisation... Il y a 400 communes en tout soit 1 968 listes à traiter, chacune d'elles comportant une trentaine de noms (il y a davantage de listes que de communes car il y avait plusieurs classes de soldats mobilisés par commune). Un travail de romain !

B.C.

midilibre

Cet article relate le travail que font les adhérents pour rendre hommage à tous ces inconnus qui se sont battus pour nous lors de la Grande Guerre.

PALAJA GENEALOGIE : sur les traces de vos ancêtres.

TN Palaja Genealogie 02 02 19 800Un début prometteur

Débutants et de généalogistes confirmés ont constitué depuis un an un groupe amical et passionné autour de la généalogie.

Affilié à la Fédération Française de Généalogie, Monsieur Boils, président de l’association, confie que “ l’objectif est à la fois de faire découvrir la généalogie et d’aider les gens à progresser dans leurs recherches. Nous avons des membres experts dans leurs domaines comme l'informatique, le web, ou la paléographie qui mettent leurs compétences au service des plus ou moins expérimentes.”

Un cousin retrouvé grâce au groupe

Monsieur Pora, habitant de Palaja, a commencé à suivre la trace de ses ancêtres dans le Nord (59). Un grand défi pour lui : comment trouver les documents sur internet ou aux archives départementales ? Comment consulter et lire les manuscrits ? Après une quête d'un an et avec le soutien du groupe, Monsieur Pora a découvert que son grand-père, après la mort de sa grand-mère en 1939, a eu un autre enfant qui est donc son demi-frère. Ses recherches lui ont permis de savoir que celui-ci était marié et a eu deux enfants. Heureux hasard, un de ces deux enfants, les cousins de Monsieur Pora, fait aussi de la généalogie. Cette reconstitution a permis des retrouvailles et une nouvelle branche à leur arbre généalogique.